Niger
Monsieur le Président,
Je ne souhaiterais pas faire une déclaration, en tant que tel, puisque j?en ai fait une déjà, mais surtout en raison de nombreuses déclarations qui ont été faites par de nombreux pays et institutions présents ici et qui reflètent la situation réelle de l?évolution des phénomènes que nous examinons au cours de cette session.
Je voudrais plutôt faire une contribution de nature à nous permettre de mieux avancer dans la recherche de solutions aux problématiques abordées notamment ce matin.
Monsieur le Président,
Je voudrais indiquer que tout changement est porteur d?espérance pour l?humanité. Or la thématique liée aux changements climatiques est porteuse de désespoir pour nous ; c?est ce qui ressort de l?ensemble des interventions faites. Si cela s?avère vrai, que faut-il faire ? Nous sommes entrain de réfléchir sur les solutions possibles, alors que la plupart des pays se sont dotés d?une stratégie et d?un programme d?atténuation des effets liés aux changements et variabilités climatiques. Cela est aussi vrai pour la lutte contre la désertification et la préservation de la diversité biologique.
Monsieur le Président,
Nous avons quelque part le sentiment que nous mettons plus de temps à concevoir qu?agir. Or la situation ne cesse de se détériorer et elle est plus grave que ce que nous pensons. D?où la nécessité d?agir vite pour sauver et perpétuer notre existence sur cette planète commune.
Nous sommes d?accord que les solutions varient d?une région à une autre et d?un pays à un autre. Au Niger, la récurrence de l?insécurité alimentaire, en raison de la péjoration climatique, fera que les paysans continueront, pour longtemps, à tirer les revenus de leur existence à travers l?exploitation minière des ressources naturelles. Ce mode d?exploitation accentue la désertification, occasionne un recul et une perte de la diversité biologique et contribue aux modifications et variabilités climatiques. Sous d?autres cieux, ces modifications climatiques sont engendrées notamment par les gaz à effet de serre.
Or, la plupart des solutions à nos problèmes environnementaux se trouvent dans la nature. C?est ma conviction, en tout cas, au vu de mon expérience sahélienne.
Au sahel justement, beaucoup d?observateurs s?accordent sur une tendance au reverdissement de cette partie d?Afrique. Cela est vrai au Niger où on a remarqué une réinstallation des peuplements forestiers sur des zones dénudées et même dans les zones en pâture ou en jachère. En outre, les pratiques agro-forestières ont permis d?accroitre la densité des arbres sur des parcelles cultivées. Ce reverdissement est beaucoup plus marqué sur des espaces restaurés. A cet effet, il convient de souligner que la plupart des techniques de gestion conservatoire des eaux et des sols tirent leur modus vivendis de la nature et par simple observation.
Pour étayer mon raisonnement, je voudrais partager avec vous mon observation suivante : un morceau de bois posé sur un sol nu et induré a suffi pour piéger du sable, ainsi que des graines d?herbacées et de ligneux : ainsi au bout de deux ans la végétation s?est réinstallée, ainsi que la microfaune et la microflore. Pourtant cette solution ne demande pas de moyens énormes, elle doit nous inspirer tous à plus d?observation et de respect pour la nature, si nous souhaitons réellement léguer une terre nourricière aux générations futures.
Je vous remercie.
Stakeholders