Mali
1
70ème SESSION DE
L’ASSEMBLEE GENERALE
DES NATIONS UNIES
-- 000 --
SOMMET DES NATIONS UNIES
POUR L’ADOPTION DU PROGRAMME
DE DEVELOPPEMENT POUR
L’APRES – 2015
-- 00 --
ALLOCUTION DE S.E.M. IBRAHIM BOUBACAR KEITA,
Président de la République, Chef de l’Etat
NEW YORK, 26 SEPTEMBRE 2015.
2
Monsieur le Président,
Excellences Mesdames et Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement,
Monsieur le Secrétaire général des Nations Unies,
Mesdames Messieurs les délégués,
Je voudrais tout d’abord vous féliciter, Monsieur le Président, pour votre
brillante élection à la tête de nos travaux. Votre longue et riche expérience
d’Homme d’Etat est un gage de succès de ce Sommet. Je tiens à vous assurer du
soutien total de la délégation du Mali à cet égard.
Permettez-moi ensuite de transmettre à cette Assemblée les salutations
fraternelles du Peuple malien qui, à l’instar des autres nations, nous observe
depuis les champs, les pâturages, les usines, les bureaux et j’en passe, avec
l’espoir légitime que nous, Dirigeants du monde, prendrons ici et maintenant
les décisions pertinentes et courageuses qui vont améliorer les conditions de vie
de nos populations.
Monsieur le Président,
Transformer le monde : nous le pouvons et nous le devons. Car c’est ce que nos
peuples attendent de nous.
Pour réduire les souffrances des populations vivant dans le dénuement total et
leur rendre leur dignité en tant qu’humain, nous avions, au tout début de ce
siècle, il y a quinze ans, lancé un programme dont la mise en oeuvre devrait
contribuer à a réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement.
Aujourd’hui, sans tirer un bilan exhaustif, force est de reconnaitre que les
résultats sont mitigés et varient d’une région à l’autre, d’un pays à l’autre et
d’un objectif à l’autre.
3
De manière générale, il est à noter que l’Objectif 8 portant sur la mise en place
d’un partenariat mondial pour le développement a manqué de constance et de
régularité dans son soutien aux 7 autres.
Au Mali, malgré le contexte difficile et la crise, nous avons pu, entre autres,
durant les quinze années cibles, faire baisser la prévalence du sida, faire partir
plus d’enfants à l’école, instituer la gratuité de la césarienne, améliorer la
participation des populations dans la gestion de leurs affaires à travers une
décentralisation poussée.
C’est dans le domaine de l’alimentation que nos résultats ont été plus tangibles.
Je me réjouis de la Distinction que la FAO a bien voulu décerner au Mali, lors
de sa 39ème session, suite à cette performance.
Monsieur le Président,
Nous pouvons et nous devons assurer le bien-être de nos populations. Je suis
donc particulièrement heureux de prendre part à ce Sommet consacré à juste
titre à l’adoption de ce document historique intitulé : «Transformer notre
monde : Le programme pour un développement durable d’ici 2030 ».
Il est réjouissant de constater, que cet ambitieux programme, accorde plus
d’attention aux groupes de pays en situation particulière à savoir : les Pays les
moins avancés, les Pays en développement sans littoral et les petits Etats
insulaires en développement car, de toute évidence, la transformation du
monde passe par celle de ces Etats où un grand nombre de personnes vivent
dans des conditions de pauvreté extrême.
En outre, le sort de ces milliers de jeunes migrants, ressortissants des pays en
développement, qui font le choix de « l’Occident ou la mort » nous interpellent
tous, surtout si l’on sait que cette jeunesse devrait être à l’avant-garde du
combat pour le développement de nos pays.
Monsieur le Président,
4
Permettez-moi à présent de m’appesantir sur le cas des pays en développement
sortant de conflit dont le Mali. La situation de fragilité de ces pays mérite une
attention tout particulière de la communauté internationale.
En effet, dans les Etats sortant de conflit, la distribution des dividendes de la
paix et la reconstruction sont des préalables pour la stabilisation progressive
des Etats concernés car, comment parler de scolarisation sans école, de santé
sans infrastructures sanitaires, d’accès à la justice sans tribunaux, de lutte
contre la faim et l’extrême pauvreté sans outils de production, sans le retour de
l’administration et des populations déplacées ou refugiées ?
C’est dire que sans la solidarité internationale agissante, les Etats sortant de
conflit, ne peuvent relever tout seul, ces énormes défis, encore moins atteindre
à l’échéance indiquée, les objectifs contenus dans la Déclaration que nous nous
apprêtons à adopter.
Sur le cas particulier du Mali, j’ai toujours souligné qu’il ne saurait y avoir de
développement durable sans paix et sans sécurité. Le Gouvernement, sous mon
autorité, travaille quotidiennement pour relever ce défi.
Aujourd’hui, je suis heureux que toutes les parties maliennes, à l’issue de huit
mois de négociations, ont signé l’Accord pour la paix et la réconciliation au
Mali, issu du processus d’Alger, avec l’appui de la communauté internationale.
Je renouvelle mon engagement que l’Etat du Mali va honorer tous les
engagements pris dans cet Accord.
Cependant, le Mali, vu ses moyens limités, a besoin d’un soutien conséquent
des pays et organisations amis, en vue de la mise en oeuvre diligente, effective
et intégrale de l’Accord. C’est pourquoi, du haut de cette tribune, je lance un
appel pressant à la Communauté internationale, pour la mobilisation effective
des ressources techniques, matérielles et financières nécessaires à l’application
de cet Accord, à l’occasion de la Table ronde prévue dans les mois à venir à cet
effet.
5
Le Gouvernement, pour sa part, résolument engagé pour la mise en oeuvre
diligente et intégrale de l’Accord d’Alger ne ménagera aucun effort pour
mobiliser les ressources internes.
Monsieur le Président,
Bien Chers Collègues Chefs d’Etat et de Gouvernement,
D’ici à l’échéance 2030, la seule façon pour nous Dirigeants du monde d’éviter
que ce Sommet soit un de plus, est de faire montre de notre capacité commune
à nous engager véritablement dans un partenariat global afin de réaliser
l’intégration équilibrée des trois piliers du développement durable, à savoir le
social, l’économie et l’environnement.
Il nous appartient alors de nous investir totalement dans ce programme afin de
réussir le pari de transformer le monde à l’échéance que nous nous sommes
fixés.
Je voudrais conclure en réaffirmant ici, l’engagement du Mali à prendre sa
part, toute sa part dans la réalisation des engagements pris dans cet ambitieux
Programme de développement durable.
Je vous remercie de votre aimable attention./.
70ème SESSION DE
L’ASSEMBLEE GENERALE
DES NATIONS UNIES
-- 000 --
SOMMET DES NATIONS UNIES
POUR L’ADOPTION DU PROGRAMME
DE DEVELOPPEMENT POUR
L’APRES – 2015
-- 00 --
ALLOCUTION DE S.E.M. IBRAHIM BOUBACAR KEITA,
Président de la République, Chef de l’Etat
NEW YORK, 26 SEPTEMBRE 2015.
2
Monsieur le Président,
Excellences Mesdames et Messieurs les Chefs d’Etat et de Gouvernement,
Monsieur le Secrétaire général des Nations Unies,
Mesdames Messieurs les délégués,
Je voudrais tout d’abord vous féliciter, Monsieur le Président, pour votre
brillante élection à la tête de nos travaux. Votre longue et riche expérience
d’Homme d’Etat est un gage de succès de ce Sommet. Je tiens à vous assurer du
soutien total de la délégation du Mali à cet égard.
Permettez-moi ensuite de transmettre à cette Assemblée les salutations
fraternelles du Peuple malien qui, à l’instar des autres nations, nous observe
depuis les champs, les pâturages, les usines, les bureaux et j’en passe, avec
l’espoir légitime que nous, Dirigeants du monde, prendrons ici et maintenant
les décisions pertinentes et courageuses qui vont améliorer les conditions de vie
de nos populations.
Monsieur le Président,
Transformer le monde : nous le pouvons et nous le devons. Car c’est ce que nos
peuples attendent de nous.
Pour réduire les souffrances des populations vivant dans le dénuement total et
leur rendre leur dignité en tant qu’humain, nous avions, au tout début de ce
siècle, il y a quinze ans, lancé un programme dont la mise en oeuvre devrait
contribuer à a réalisation des Objectifs du millénaire pour le développement.
Aujourd’hui, sans tirer un bilan exhaustif, force est de reconnaitre que les
résultats sont mitigés et varient d’une région à l’autre, d’un pays à l’autre et
d’un objectif à l’autre.
3
De manière générale, il est à noter que l’Objectif 8 portant sur la mise en place
d’un partenariat mondial pour le développement a manqué de constance et de
régularité dans son soutien aux 7 autres.
Au Mali, malgré le contexte difficile et la crise, nous avons pu, entre autres,
durant les quinze années cibles, faire baisser la prévalence du sida, faire partir
plus d’enfants à l’école, instituer la gratuité de la césarienne, améliorer la
participation des populations dans la gestion de leurs affaires à travers une
décentralisation poussée.
C’est dans le domaine de l’alimentation que nos résultats ont été plus tangibles.
Je me réjouis de la Distinction que la FAO a bien voulu décerner au Mali, lors
de sa 39ème session, suite à cette performance.
Monsieur le Président,
Nous pouvons et nous devons assurer le bien-être de nos populations. Je suis
donc particulièrement heureux de prendre part à ce Sommet consacré à juste
titre à l’adoption de ce document historique intitulé : «Transformer notre
monde : Le programme pour un développement durable d’ici 2030 ».
Il est réjouissant de constater, que cet ambitieux programme, accorde plus
d’attention aux groupes de pays en situation particulière à savoir : les Pays les
moins avancés, les Pays en développement sans littoral et les petits Etats
insulaires en développement car, de toute évidence, la transformation du
monde passe par celle de ces Etats où un grand nombre de personnes vivent
dans des conditions de pauvreté extrême.
En outre, le sort de ces milliers de jeunes migrants, ressortissants des pays en
développement, qui font le choix de « l’Occident ou la mort » nous interpellent
tous, surtout si l’on sait que cette jeunesse devrait être à l’avant-garde du
combat pour le développement de nos pays.
Monsieur le Président,
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Permettez-moi à présent de m’appesantir sur le cas des pays en développement
sortant de conflit dont le Mali. La situation de fragilité de ces pays mérite une
attention tout particulière de la communauté internationale.
En effet, dans les Etats sortant de conflit, la distribution des dividendes de la
paix et la reconstruction sont des préalables pour la stabilisation progressive
des Etats concernés car, comment parler de scolarisation sans école, de santé
sans infrastructures sanitaires, d’accès à la justice sans tribunaux, de lutte
contre la faim et l’extrême pauvreté sans outils de production, sans le retour de
l’administration et des populations déplacées ou refugiées ?
C’est dire que sans la solidarité internationale agissante, les Etats sortant de
conflit, ne peuvent relever tout seul, ces énormes défis, encore moins atteindre
à l’échéance indiquée, les objectifs contenus dans la Déclaration que nous nous
apprêtons à adopter.
Sur le cas particulier du Mali, j’ai toujours souligné qu’il ne saurait y avoir de
développement durable sans paix et sans sécurité. Le Gouvernement, sous mon
autorité, travaille quotidiennement pour relever ce défi.
Aujourd’hui, je suis heureux que toutes les parties maliennes, à l’issue de huit
mois de négociations, ont signé l’Accord pour la paix et la réconciliation au
Mali, issu du processus d’Alger, avec l’appui de la communauté internationale.
Je renouvelle mon engagement que l’Etat du Mali va honorer tous les
engagements pris dans cet Accord.
Cependant, le Mali, vu ses moyens limités, a besoin d’un soutien conséquent
des pays et organisations amis, en vue de la mise en oeuvre diligente, effective
et intégrale de l’Accord. C’est pourquoi, du haut de cette tribune, je lance un
appel pressant à la Communauté internationale, pour la mobilisation effective
des ressources techniques, matérielles et financières nécessaires à l’application
de cet Accord, à l’occasion de la Table ronde prévue dans les mois à venir à cet
effet.
5
Le Gouvernement, pour sa part, résolument engagé pour la mise en oeuvre
diligente et intégrale de l’Accord d’Alger ne ménagera aucun effort pour
mobiliser les ressources internes.
Monsieur le Président,
Bien Chers Collègues Chefs d’Etat et de Gouvernement,
D’ici à l’échéance 2030, la seule façon pour nous Dirigeants du monde d’éviter
que ce Sommet soit un de plus, est de faire montre de notre capacité commune
à nous engager véritablement dans un partenariat global afin de réaliser
l’intégration équilibrée des trois piliers du développement durable, à savoir le
social, l’économie et l’environnement.
Il nous appartient alors de nous investir totalement dans ce programme afin de
réussir le pari de transformer le monde à l’échéance que nous nous sommes
fixés.
Je voudrais conclure en réaffirmant ici, l’engagement du Mali à prendre sa
part, toute sa part dans la réalisation des engagements pris dans cet ambitieux
Programme de développement durable.
Je vous remercie de votre aimable attention./.
Stakeholders