Togo
Excellence Monsieur le Président de la Conférence,
Excellence Messieurs Leurs Majestés,
Excellence Messieurs les Chefs d'Etat,
Messieurs les Chefs de délégation,
Mesdames et Messieurs,
Je tiens Madame la Présidente de la République du Brésil à vous
exprimer mes plus vives félicitations pour le rôle exemplaire que le Brésil
joue et pour la performance impressionnante que vous réalisez dans le
domaine du développement durable. Votre pays est une source
d'inspiration incomparable quand on mesure les résultats réalisés dans
le domaine économique, environnemental et social.
J'entends également vous dire ma reconnaissance personnelle et celle
de ma délégation pour la qualité de votre accueil et pour l'organisation
remarquable de nos travaux. Le retour de la Communauté Internationale
à Rio constitue un témoignage fort de ce que vous avez réussi à offrir
comme perspectives prometteuses à votre merveilleux pays et le signe
tangible des immenses progrès que votre gouvernement a réalisé pour
sa population.
Excellences,
Mesdames et Messieurs,
Les progrès n'ont pas été partout de la même ampleur.
1
En effet,
1. Malgré les nombreux efforts déployés dans le cadre des diverses
conventions des Nations Unies pour la protection de
l'environnement, le réchauffement climatique ne recule pas. Il
aurait même plutôt tendance à se poursuivre. Les dégâts faits à la
diversité biologique s'aggravent et la désertification fait davantage
de ravages;
2. Les Objectifs du Millénaire pour le Développement sont très loin
d'être atteints, même si des résultats sont enregistrés dans
certains cas, mais de manière très inégale. En tous cas nous
n'atteindrons pas l'engagement pris en 2000 ;
3. Le nouvel ordre commercial et économique que le monde attend
peine à prendre son élan et réclame d'urgence un courage
politique plus volontariste;
4. La paix et la sécurité dans le monde sont toujours mis à mal par de
nombreux conflits régionaux ou sous-régionaux.
Mon pays le Togo, tout comme le reste du monde se trouve durement
affecté par ces fléaux qui mettent en péril ses efforts de
développement.
Les inondations et les sécheresses récurrentes provoquent chaque
année des pertes en vies humaines et des dégâts matériels
importants et mettent à néant les infrastructures socio-économiques
et les exploitations agricoles creusant encore davantage les inégalités
2
Nord Sud. Ces drames freinent considérablement une lutte efficace
contre la pauvreté.
Pour ce qui nous concerne, le Togo est convaincu plus que jamais
que son progrès passera nécessairement par la voie du
développement durable et d'une gouvernance efficace et crédible.
Les résultats encourageants déjà obtenus dans l'amélioration des
revenus et des conditions de vie des paysans qui représentent plus
de deux tiers de la population ont permis de renforcer la confiance du
peuple togolais dans l'agriculture durable. Nous voulons assurer
définitivement notre autosuffisance alimentaire. Et nous entendons
apporter notre contribution à la sécurité alimentaire au niveau
régional.
Cependant, les difficultés que rencontrent le Togo dans la
mobilisation des ressources financières pour l'exécution de son
programme d'investissement agricole et pour la mise en valeur et la
gestion de ses ressources naturelles (les énergies renouvelables et
les forêts notamment), m'amènent à poser une question
fondamentale: les modèles de financement de l'économie classique
sont-elles encore compatibles avec les exigences et les réalités de
l'économie verte? En d'autres termes, pouvons-nous investir dans
l'édification de « l'avenir que nous voulons » avec des modèles de
financement basés sur le profit à court terme? C'est de mon point de
vue la question cruciale à laquelle nous devons tenter de trouver une
réponse au cours de ce sommet.
3
Ces questions doivent interpeller au premier chef les grandes
institutions internationales. J'aimerais que le FMI, la BM, l'OMC, la
commission économique et sociale des Nations Unies et les
partenaires traditionnels ou émergents s'en soucient. Le monde ne
peut poursuivre dans le processus habituel.
Le deuxième axe de ma démarche c'est la nécessité absolue de nous
engager résolument dans la stabilisation politique et démocratique.
Le rôle de nos états en tant que puissance publique impartiale et
transparente est incontournable.
Nos états enregistrent globalement des progrès substantiels mais
demeurent encore trop souvent exposés à un manque de cohésion
interne.
S'il est sain d'encourager le débat contradictoire, cela ne devrait pas
conduire à des affrontements déstabilisants qui ignorent l'intérêt
général.
Je suis un chaud partisan de la vertu de conciliation et d'alliance
fondée sur la recherche des valeurs partagées plutôt que sur
l'exaltation des éléments qui nous divisent.
C'est là aussi un élément d'une gouvernance efficace et crédible.
Nous ne pourrons ériger des états solides au service de nos
populations si nous ne transformons pas nos différences en force de
mobilisation positive.
4
Les divergences d'opinion sont utiles en démocratie et enrichissent
des dynamiques de progrès. Mais les discordes et les conflits sont
mortifères.
Cela pose ce qui pour moi est existentiel pour le développement de
nos pays; à savoir le rôle de l'Etat.
Nous devons consacrer un débat approfondi à cette notion essentielle
d'Etat.
Excellence,
Mesdames, Messieurs,
Le monde est en pleine mutation et est secoué par des turbulences
d'une nature inédite qui nous condamne tous à une rupture profonde.
Nous sommes tous interdépendants.
Aucun état riche ou pauvre ne peut échapper à cette réalité et à cette
évidence. Personne ne pourra s'en sortir seul.
Les crises financières et économiques du monde industrialisé
frappent déjà de plein fouet les pays en développement et
n'épargneront pas non plus les pays émergents.
Le paradigme du développement durable incluant le principe de la
({ soutenabilité » des économies' ouvre plus de promesses optimistes
qu'il ne doit inspirer de visions fatalistes.
5
La nature des relations planétaires doit et va changer pour le meilleur
si nous le voulons.
A l'appui de cette conviction, je veux citer pour terminer un extrait du
dernier livre de Jeremy Rifkin et je cite:
« L'énergie nouvelle permet de créer une activité économique plus
interdépendante, des échanges commerciaux plus larges, tout en
facilitant des relations sociales plus denses et davantage d'inclusion.
La révolution des communications qui l'accompagne donne les
moyens d'organiser et de gérer la dynamique spatiale et temporelle
inédite établie par le nouveau système énergétique. »
«La troisième révolution industrielle est la dernière des grandes
révolutions industrielles et elle va poser les bases d'une ère
coopérative émergente. La mise en place de son infrastructure va
créer pendant quarante ans des centaines de milliers d'entreprises
nouvelles et des centaines de millions d'emplois nouveaux. Son
achèvement marquera la fin d'une saga économique de deux cents
ans définie par la pensée industrieuse, les marchés et la maind'oeuvre
de masse, et le début d'une ère nouvelle caractérisée par le
comportement coopératif, les réseaux sociaux et les petites unités de
main-d'oeuvre technique et spécialisée. Dans le demi-siècle qui vient,
les activités centralisées traditionnelles des entreprises des première
et deuxième révolutions industrielles seront progressivement
absorbées par les pratiques distribuées de la troisième; et
l'organisation hiérarchique traditionnelle du pouvoir politique et
économique cédera la place au pouvoir latéral, qui étendra sa
structure nodale à travers toute la société.
6
L'énergie coopérative libérée par la conjonction de la technologie
d'Internet et des énergies renouvelables restructure
fondamentalement les relations humaines: elles ne vont plus de haut
en bas mais côte à côte, et les conséquences sont immenses pour
l'avenir de la société. »
7
Excellence Messieurs Leurs Majestés,
Excellence Messieurs les Chefs d'Etat,
Messieurs les Chefs de délégation,
Mesdames et Messieurs,
Je tiens Madame la Présidente de la République du Brésil à vous
exprimer mes plus vives félicitations pour le rôle exemplaire que le Brésil
joue et pour la performance impressionnante que vous réalisez dans le
domaine du développement durable. Votre pays est une source
d'inspiration incomparable quand on mesure les résultats réalisés dans
le domaine économique, environnemental et social.
J'entends également vous dire ma reconnaissance personnelle et celle
de ma délégation pour la qualité de votre accueil et pour l'organisation
remarquable de nos travaux. Le retour de la Communauté Internationale
à Rio constitue un témoignage fort de ce que vous avez réussi à offrir
comme perspectives prometteuses à votre merveilleux pays et le signe
tangible des immenses progrès que votre gouvernement a réalisé pour
sa population.
Excellences,
Mesdames et Messieurs,
Les progrès n'ont pas été partout de la même ampleur.
1
En effet,
1. Malgré les nombreux efforts déployés dans le cadre des diverses
conventions des Nations Unies pour la protection de
l'environnement, le réchauffement climatique ne recule pas. Il
aurait même plutôt tendance à se poursuivre. Les dégâts faits à la
diversité biologique s'aggravent et la désertification fait davantage
de ravages;
2. Les Objectifs du Millénaire pour le Développement sont très loin
d'être atteints, même si des résultats sont enregistrés dans
certains cas, mais de manière très inégale. En tous cas nous
n'atteindrons pas l'engagement pris en 2000 ;
3. Le nouvel ordre commercial et économique que le monde attend
peine à prendre son élan et réclame d'urgence un courage
politique plus volontariste;
4. La paix et la sécurité dans le monde sont toujours mis à mal par de
nombreux conflits régionaux ou sous-régionaux.
Mon pays le Togo, tout comme le reste du monde se trouve durement
affecté par ces fléaux qui mettent en péril ses efforts de
développement.
Les inondations et les sécheresses récurrentes provoquent chaque
année des pertes en vies humaines et des dégâts matériels
importants et mettent à néant les infrastructures socio-économiques
et les exploitations agricoles creusant encore davantage les inégalités
2
Nord Sud. Ces drames freinent considérablement une lutte efficace
contre la pauvreté.
Pour ce qui nous concerne, le Togo est convaincu plus que jamais
que son progrès passera nécessairement par la voie du
développement durable et d'une gouvernance efficace et crédible.
Les résultats encourageants déjà obtenus dans l'amélioration des
revenus et des conditions de vie des paysans qui représentent plus
de deux tiers de la population ont permis de renforcer la confiance du
peuple togolais dans l'agriculture durable. Nous voulons assurer
définitivement notre autosuffisance alimentaire. Et nous entendons
apporter notre contribution à la sécurité alimentaire au niveau
régional.
Cependant, les difficultés que rencontrent le Togo dans la
mobilisation des ressources financières pour l'exécution de son
programme d'investissement agricole et pour la mise en valeur et la
gestion de ses ressources naturelles (les énergies renouvelables et
les forêts notamment), m'amènent à poser une question
fondamentale: les modèles de financement de l'économie classique
sont-elles encore compatibles avec les exigences et les réalités de
l'économie verte? En d'autres termes, pouvons-nous investir dans
l'édification de « l'avenir que nous voulons » avec des modèles de
financement basés sur le profit à court terme? C'est de mon point de
vue la question cruciale à laquelle nous devons tenter de trouver une
réponse au cours de ce sommet.
3
Ces questions doivent interpeller au premier chef les grandes
institutions internationales. J'aimerais que le FMI, la BM, l'OMC, la
commission économique et sociale des Nations Unies et les
partenaires traditionnels ou émergents s'en soucient. Le monde ne
peut poursuivre dans le processus habituel.
Le deuxième axe de ma démarche c'est la nécessité absolue de nous
engager résolument dans la stabilisation politique et démocratique.
Le rôle de nos états en tant que puissance publique impartiale et
transparente est incontournable.
Nos états enregistrent globalement des progrès substantiels mais
demeurent encore trop souvent exposés à un manque de cohésion
interne.
S'il est sain d'encourager le débat contradictoire, cela ne devrait pas
conduire à des affrontements déstabilisants qui ignorent l'intérêt
général.
Je suis un chaud partisan de la vertu de conciliation et d'alliance
fondée sur la recherche des valeurs partagées plutôt que sur
l'exaltation des éléments qui nous divisent.
C'est là aussi un élément d'une gouvernance efficace et crédible.
Nous ne pourrons ériger des états solides au service de nos
populations si nous ne transformons pas nos différences en force de
mobilisation positive.
4
Les divergences d'opinion sont utiles en démocratie et enrichissent
des dynamiques de progrès. Mais les discordes et les conflits sont
mortifères.
Cela pose ce qui pour moi est existentiel pour le développement de
nos pays; à savoir le rôle de l'Etat.
Nous devons consacrer un débat approfondi à cette notion essentielle
d'Etat.
Excellence,
Mesdames, Messieurs,
Le monde est en pleine mutation et est secoué par des turbulences
d'une nature inédite qui nous condamne tous à une rupture profonde.
Nous sommes tous interdépendants.
Aucun état riche ou pauvre ne peut échapper à cette réalité et à cette
évidence. Personne ne pourra s'en sortir seul.
Les crises financières et économiques du monde industrialisé
frappent déjà de plein fouet les pays en développement et
n'épargneront pas non plus les pays émergents.
Le paradigme du développement durable incluant le principe de la
({ soutenabilité » des économies' ouvre plus de promesses optimistes
qu'il ne doit inspirer de visions fatalistes.
5
La nature des relations planétaires doit et va changer pour le meilleur
si nous le voulons.
A l'appui de cette conviction, je veux citer pour terminer un extrait du
dernier livre de Jeremy Rifkin et je cite:
« L'énergie nouvelle permet de créer une activité économique plus
interdépendante, des échanges commerciaux plus larges, tout en
facilitant des relations sociales plus denses et davantage d'inclusion.
La révolution des communications qui l'accompagne donne les
moyens d'organiser et de gérer la dynamique spatiale et temporelle
inédite établie par le nouveau système énergétique. »
«La troisième révolution industrielle est la dernière des grandes
révolutions industrielles et elle va poser les bases d'une ère
coopérative émergente. La mise en place de son infrastructure va
créer pendant quarante ans des centaines de milliers d'entreprises
nouvelles et des centaines de millions d'emplois nouveaux. Son
achèvement marquera la fin d'une saga économique de deux cents
ans définie par la pensée industrieuse, les marchés et la maind'oeuvre
de masse, et le début d'une ère nouvelle caractérisée par le
comportement coopératif, les réseaux sociaux et les petites unités de
main-d'oeuvre technique et spécialisée. Dans le demi-siècle qui vient,
les activités centralisées traditionnelles des entreprises des première
et deuxième révolutions industrielles seront progressivement
absorbées par les pratiques distribuées de la troisième; et
l'organisation hiérarchique traditionnelle du pouvoir politique et
économique cédera la place au pouvoir latéral, qui étendra sa
structure nodale à travers toute la société.
6
L'énergie coopérative libérée par la conjonction de la technologie
d'Internet et des énergies renouvelables restructure
fondamentalement les relations humaines: elles ne vont plus de haut
en bas mais côte à côte, et les conséquences sont immenses pour
l'avenir de la société. »
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