Monaco
PRINCIPAUTE DE MONACO
ALLOCUTION DE S.A.S. LE PRINCE ALBERT II
Conférence des Nations Unies visant à appuyer la réalisation de l’Objectif de
développement durable N°14
Débat général - Mardi 6 juin 2017
Seul le prononcé fait foi
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Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Chefs d’état et de Gouvernement,
Excellences,
Au moment où la communauté internationale se penche sur les océans et énonce le principe
essentiel d’une responsabilité collective à leur égard, je ne peux m’empêcher de penser à cette
phrase prêtée à Aristote et que nous connaissons tous : « il y a trois sortes d’hommes : les morts, les
vivants, et ceux qui vont sur les mers ».
Cette phrase résume en effet la situation de nos mers, qui trop longtemps ont semblé échapper aux
lois communes de l’humanité.
Pendant des siècles, les mers ont échappé à notre connaissance, à notre savoir.
Pendant des siècles, les mers ont échappé aux réglementations ; les eaux territoriales laissées au
bon-vouloir des Etats et les eaux internationales au hasard des navigations.
Pendant des siècles, les mers ont échappé à notre responsabilité. Nous pensions l’homme fragile et
l’océan invulnérable.
Nous savons aujourd’hui ce qu’il en est. Nous savons l’importance des océans pour notre avenir
commun mais aussi combien nos excès les meurtrissent.
Les effets cumulatifs de l’utilisation effrénée que nous faisons de notre planète et de l’exploitation
non viable de ses ressources naturelles ne peuvent plus être ignorés.
C’est la raison pour laquelle aujourd’hui nous devons établir des règles pour répondre au défi de la
préservation des mers.
Aujourd’hui, nous savons aussi les formidables opportunités dont les océans sont porteurs, à
condition que nous soyons capables de les protéger et de les gérer de manière durable. Nous savons
que pour fournir à une population mondiale de bientôt neuf milliards d’humains de l’énergie et de la
nourriture, nous aurons besoin de nos mers.
Et nous savons les politiques à mettre en oeuvre pour réconcilier enfin l’humanité et la mer.
Il s’agit tout d’abord de lutter contre les pollutions, en particulier d’origine terrestre.
Monaco s’est associé, dès son lancement, à la Coalition internationale contre les déchets plastiques,
aux côtés notamment de la France et du Maroc. Les sacs plastiques à usage unique y ont été
interdits. Les ustensiles de cuisine jetables le seront prochainement. Le tri sélectif, le recyclage, le
traitement des eaux avant rejet, les opérations de nettoyage du littoral et les actions de prévention
font aussi partie de nos actions. De même, la Principauté se tient prête à agir en cas d’accidents :
des exercices de simulation grandeur nature y sont régulièrement organisés dans le cadre du plan
Ramogepol avec nos voisins français et italiens, pour améliorer notre réaction contre les pollutions
accidentelles.
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Pour réconcilier l’humanité et la mer, nous travaillons aussi au développement des aires marines
protégées. Mon Gouvernement et ma Fondation sont pleinement engagés dans le développement et
le renforcement d’aires marines protégées en Méditerranée, en partenariat avec d’autres pays et
donateurs, grâce à un fonds fiduciaire dont les premiers projets, au Maroc et en Tunisie, ont été
soutenus dès 2016.
Nous défendons également avec d'autres Etats, notamment le Costa Rica,
l’établissement d’un réseau cohérent et écologiquement connecté d’aires marines protégées, y
compris dans les zones situées au-delà de la juridiction nationale. Je plaide moi-même dans toutes
les enceintes internationales appropriées la cause des aires marines protégées à chaque fois que cela
m’est possible. C’est dans le même esprit que Monaco s'engage, avec ses voisins français et
italiens, pour protéger les mammifères marins de nos côtes dans le cadre du
sanctuaire Pélagos et accueille le Secrétariat de l'ACCOBAMS sur la
protection des cétacés réunissant 23 pays du pourtour méditerranéen et de la mer noire.
Pour réconcilier l’humanité et la mer, il faut également lutter contre le
changement climatique et atténuer ses effets. C’est ce que nous faisons en
mettant en place une politique volontariste de transition énergétique, avec l’objectif d’atteindre la
neutralité carbone dès 2050. C’est ce que nous
faisons en mobilisant la communauté internationale autour de la question de
l’acidification des océans. Je co-présiderai d’ailleurs plus tard le
dialogue de partenaires consacré aux solutions concrètes et innovantes
permettant d’agir contre cette acidification et ses effets.
C’est aussi ce que nous faisons en soutenant les travaux du GIEC, qui a
entamé, sur proposition de mon pays, la rédaction d'un rapport intermédiaire
sur les océans et la cryosphère dont le lancement a eu lieu en Principauté
il y a six mois.
Tous ces efforts doivent s’appuyer sur la connaissance.
La politique de Monaco, à cet égard, est constante et déterminée, avec
l’accueil de nombreux organismes et événements scientifiques, et avec le
lancement, cette année, d’une campagne d’explorations scientifiques des
océans : les Explorations de Monaco, qui tenteront de mettre en exergue de nouveaux éléments
concrets étayant des messages de sensibilisation et d’alerte.
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs,
Ces programmes que nous conduisons, ces principes que nous défendons ici tous ensemble,
obéissent à une même ambition : celle d’inventer un nouveau mode de développement, capable de
concilier les impératifs de l’océan et les besoins des hommes. Ils répondent ainsi, pour la
Principauté de Monaco, à une exigence essentielle de responsabilité.
Responsabilité à l’égard de nos enfants, mais aussi de nos frères humains
qui, partout sur la Planète, dépendent comme nous de nos océans communs.
Pour faire face à l'ampleur et à la complexité des défis auxquels nous sommes confrontés, seule une
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démarche holistique pourra être couronnée de succès.
L’instauration de nouveaux partenariats multipartites qui résulteront de cette conférence aura un
effet bien supérieur à la simple somme de nos actions individuelles.
C'est l'entendement que préconise le nouveau paradigme du Programme 2030 auquel nous avons
tous souscrit : responsabilité et solidarité. C’est une approche au coeur de l'engagement de Monaco.
Je suis donc particulièrement heureux de constater ici que la communauté internationale tout
entière, nous rejoint dans ce combat essentiel.
Je vous remercie.
ALLOCUTION DE S.A.S. LE PRINCE ALBERT II
Conférence des Nations Unies visant à appuyer la réalisation de l’Objectif de
développement durable N°14
Débat général - Mardi 6 juin 2017
Seul le prononcé fait foi
2
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs les Chefs d’état et de Gouvernement,
Excellences,
Au moment où la communauté internationale se penche sur les océans et énonce le principe
essentiel d’une responsabilité collective à leur égard, je ne peux m’empêcher de penser à cette
phrase prêtée à Aristote et que nous connaissons tous : « il y a trois sortes d’hommes : les morts, les
vivants, et ceux qui vont sur les mers ».
Cette phrase résume en effet la situation de nos mers, qui trop longtemps ont semblé échapper aux
lois communes de l’humanité.
Pendant des siècles, les mers ont échappé à notre connaissance, à notre savoir.
Pendant des siècles, les mers ont échappé aux réglementations ; les eaux territoriales laissées au
bon-vouloir des Etats et les eaux internationales au hasard des navigations.
Pendant des siècles, les mers ont échappé à notre responsabilité. Nous pensions l’homme fragile et
l’océan invulnérable.
Nous savons aujourd’hui ce qu’il en est. Nous savons l’importance des océans pour notre avenir
commun mais aussi combien nos excès les meurtrissent.
Les effets cumulatifs de l’utilisation effrénée que nous faisons de notre planète et de l’exploitation
non viable de ses ressources naturelles ne peuvent plus être ignorés.
C’est la raison pour laquelle aujourd’hui nous devons établir des règles pour répondre au défi de la
préservation des mers.
Aujourd’hui, nous savons aussi les formidables opportunités dont les océans sont porteurs, à
condition que nous soyons capables de les protéger et de les gérer de manière durable. Nous savons
que pour fournir à une population mondiale de bientôt neuf milliards d’humains de l’énergie et de la
nourriture, nous aurons besoin de nos mers.
Et nous savons les politiques à mettre en oeuvre pour réconcilier enfin l’humanité et la mer.
Il s’agit tout d’abord de lutter contre les pollutions, en particulier d’origine terrestre.
Monaco s’est associé, dès son lancement, à la Coalition internationale contre les déchets plastiques,
aux côtés notamment de la France et du Maroc. Les sacs plastiques à usage unique y ont été
interdits. Les ustensiles de cuisine jetables le seront prochainement. Le tri sélectif, le recyclage, le
traitement des eaux avant rejet, les opérations de nettoyage du littoral et les actions de prévention
font aussi partie de nos actions. De même, la Principauté se tient prête à agir en cas d’accidents :
des exercices de simulation grandeur nature y sont régulièrement organisés dans le cadre du plan
Ramogepol avec nos voisins français et italiens, pour améliorer notre réaction contre les pollutions
accidentelles.
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Pour réconcilier l’humanité et la mer, nous travaillons aussi au développement des aires marines
protégées. Mon Gouvernement et ma Fondation sont pleinement engagés dans le développement et
le renforcement d’aires marines protégées en Méditerranée, en partenariat avec d’autres pays et
donateurs, grâce à un fonds fiduciaire dont les premiers projets, au Maroc et en Tunisie, ont été
soutenus dès 2016.
Nous défendons également avec d'autres Etats, notamment le Costa Rica,
l’établissement d’un réseau cohérent et écologiquement connecté d’aires marines protégées, y
compris dans les zones situées au-delà de la juridiction nationale. Je plaide moi-même dans toutes
les enceintes internationales appropriées la cause des aires marines protégées à chaque fois que cela
m’est possible. C’est dans le même esprit que Monaco s'engage, avec ses voisins français et
italiens, pour protéger les mammifères marins de nos côtes dans le cadre du
sanctuaire Pélagos et accueille le Secrétariat de l'ACCOBAMS sur la
protection des cétacés réunissant 23 pays du pourtour méditerranéen et de la mer noire.
Pour réconcilier l’humanité et la mer, il faut également lutter contre le
changement climatique et atténuer ses effets. C’est ce que nous faisons en
mettant en place une politique volontariste de transition énergétique, avec l’objectif d’atteindre la
neutralité carbone dès 2050. C’est ce que nous
faisons en mobilisant la communauté internationale autour de la question de
l’acidification des océans. Je co-présiderai d’ailleurs plus tard le
dialogue de partenaires consacré aux solutions concrètes et innovantes
permettant d’agir contre cette acidification et ses effets.
C’est aussi ce que nous faisons en soutenant les travaux du GIEC, qui a
entamé, sur proposition de mon pays, la rédaction d'un rapport intermédiaire
sur les océans et la cryosphère dont le lancement a eu lieu en Principauté
il y a six mois.
Tous ces efforts doivent s’appuyer sur la connaissance.
La politique de Monaco, à cet égard, est constante et déterminée, avec
l’accueil de nombreux organismes et événements scientifiques, et avec le
lancement, cette année, d’une campagne d’explorations scientifiques des
océans : les Explorations de Monaco, qui tenteront de mettre en exergue de nouveaux éléments
concrets étayant des messages de sensibilisation et d’alerte.
Monsieur le Président,
Mesdames et Messieurs,
Ces programmes que nous conduisons, ces principes que nous défendons ici tous ensemble,
obéissent à une même ambition : celle d’inventer un nouveau mode de développement, capable de
concilier les impératifs de l’océan et les besoins des hommes. Ils répondent ainsi, pour la
Principauté de Monaco, à une exigence essentielle de responsabilité.
Responsabilité à l’égard de nos enfants, mais aussi de nos frères humains
qui, partout sur la Planète, dépendent comme nous de nos océans communs.
Pour faire face à l'ampleur et à la complexité des défis auxquels nous sommes confrontés, seule une
4
démarche holistique pourra être couronnée de succès.
L’instauration de nouveaux partenariats multipartites qui résulteront de cette conférence aura un
effet bien supérieur à la simple somme de nos actions individuelles.
C'est l'entendement que préconise le nouveau paradigme du Programme 2030 auquel nous avons
tous souscrit : responsabilité et solidarité. C’est une approche au coeur de l'engagement de Monaco.
Je suis donc particulièrement heureux de constater ici que la communauté internationale tout
entière, nous rejoint dans ce combat essentiel.
Je vous remercie.
Stakeholders