Benin
Jeudi 13 juillet 2017
Déclaration du délégué du Bénin
M. Alastaire ALINSATO
La question de l’industrialisation se révèle comme une grande
préoccupation des pays africains en général, notamment ceux de
l’Afrique sub-saharienne et du Bénin en particulier. Nous avons des
tissus industriels encore très embryonnaires, leur contribution au PIB
ne dépasse pas une moyenne de 18%. Ce tableau est complété par des
taux de chômage et de sous-emploi alarmant. Ce qui suppose
l’existence d’un vivier de main d’œuvre. Les ODD ainsi que l’Agenda
2063 de l’Union Africaine, appellent donc à juste titre à une
industrialisation des économies africaine. Dans beaucoup de pays
africains, de bonnes initiatives d’industrialisation sont prises soit à
travers des zones franches industrielles ou des Zones économiques
spéciales. Ces expériences peine à prendre, parce qu’on a du mal à
identifier le marché auquel elles s’adressent. Pas que les initiateurs s’y
sont lancés sans une étude de marché, non, parce que justement des
initiatives similaires se prennent, sur presque les mêmes produits dans
tous les pays limitrophes réduisant davantage l’envergure des
potentiels marchés, rendant du coup l’opération non attractive ou
bénéfique de l’autre côté, ces produits font face à des barrières
souvent non tarifaires érigés aux frontières des pays développés. Un
jour, un industriel béninois, m’a fait la réflexion suivante, « pourquoi,
nos amis des pays développés, dans nos pays consomment nos
produits, les apprécient même, mais une fois ces produits exportés
chez eux, ils estiment qu’ils n’obéissent pas aux standards et aux
normes requis ? ». J’ai trouvé une pirouette pour m’en sortir, mais au
fond, a-t-il complètement tord de faire cette réflexion ? Aucune
industrialisation n’est possible sans accès au marché. Pour ce faire,
deux pistes majeures se dégagent ; d’abord pour nous pays africains,
faire jouer à nos communautés régionales leur rôle d’intégrateur et de
cohérence des politiques industrielles. Ceci peut se faire par le
développement de chaines de valeur entre plusieurs pays, mettant fin
ainsi, à la concurrence des industries qui réduit davantage les parts de
marché. Pour les pays développés, le partenariat tant souhaité doit
pouvoir trouver sa place dans le commerce international, refuser
l’accès de nos produits à vos marchés, c’est nous refuser le droit à
l’industrialisation. Nous appuyer, dans une logique de coopération,
pour aligner nos produits sur vos standards est une bonne façon
d’encourager l’industrialisation en Afrique. La bonne foi, des pays
développés de voir cet ODD réalisés en Afrique, doit pouvoir se
mesurer à l’aune des transferts technologiques qu’ils encouragent vers
l’Afrique. Je vous remercie.
Déclaration du délégué du Bénin
M. Alastaire ALINSATO
La question de l’industrialisation se révèle comme une grande
préoccupation des pays africains en général, notamment ceux de
l’Afrique sub-saharienne et du Bénin en particulier. Nous avons des
tissus industriels encore très embryonnaires, leur contribution au PIB
ne dépasse pas une moyenne de 18%. Ce tableau est complété par des
taux de chômage et de sous-emploi alarmant. Ce qui suppose
l’existence d’un vivier de main d’œuvre. Les ODD ainsi que l’Agenda
2063 de l’Union Africaine, appellent donc à juste titre à une
industrialisation des économies africaine. Dans beaucoup de pays
africains, de bonnes initiatives d’industrialisation sont prises soit à
travers des zones franches industrielles ou des Zones économiques
spéciales. Ces expériences peine à prendre, parce qu’on a du mal à
identifier le marché auquel elles s’adressent. Pas que les initiateurs s’y
sont lancés sans une étude de marché, non, parce que justement des
initiatives similaires se prennent, sur presque les mêmes produits dans
tous les pays limitrophes réduisant davantage l’envergure des
potentiels marchés, rendant du coup l’opération non attractive ou
bénéfique de l’autre côté, ces produits font face à des barrières
souvent non tarifaires érigés aux frontières des pays développés. Un
jour, un industriel béninois, m’a fait la réflexion suivante, « pourquoi,
nos amis des pays développés, dans nos pays consomment nos
produits, les apprécient même, mais une fois ces produits exportés
chez eux, ils estiment qu’ils n’obéissent pas aux standards et aux
normes requis ? ». J’ai trouvé une pirouette pour m’en sortir, mais au
fond, a-t-il complètement tord de faire cette réflexion ? Aucune
industrialisation n’est possible sans accès au marché. Pour ce faire,
deux pistes majeures se dégagent ; d’abord pour nous pays africains,
faire jouer à nos communautés régionales leur rôle d’intégrateur et de
cohérence des politiques industrielles. Ceci peut se faire par le
développement de chaines de valeur entre plusieurs pays, mettant fin
ainsi, à la concurrence des industries qui réduit davantage les parts de
marché. Pour les pays développés, le partenariat tant souhaité doit
pouvoir trouver sa place dans le commerce international, refuser
l’accès de nos produits à vos marchés, c’est nous refuser le droit à
l’industrialisation. Nous appuyer, dans une logique de coopération,
pour aligner nos produits sur vos standards est une bonne façon
d’encourager l’industrialisation en Afrique. La bonne foi, des pays
développés de voir cet ODD réalisés en Afrique, doit pouvoir se
mesurer à l’aune des transferts technologiques qu’ils encouragent vers
l’Afrique. Je vous remercie.
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